Déchargeons les TPE, mettons les spéculateurs à la marge !

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Aujourd’hui, en France, les TPE sont réparties en trois catégories. Un premier quart s’en sort bien ; les entreprises ont des marges confortables, une visibilité correcte et donc une réelle capacité d’investissement. Ensuite, une grosse moitié maintient difficilement son activité mais tient le coup en espérant que la tempête passera rapidement. En règle générale, pour résister, le patron ne se verse pas de salaires réguliers et se projette difficilement en matière d’investissement et d’embauche. Enfin, le dernier quart « en bave » terriblement : les marges s’effondrent, la rentabilité n’est plus assurée. Le risque de faillite se pose quotidiennement1.

Ces trois catégories ont toujours plus ou moins existé mais pas dans les mêmes proportions ! Dans une économie « normale », la première catégorie est censée représenter la moitié des entreprises… Ces chiffres montrent à eux seuls la détresse des TPE et l’urgence de remédier au désastre à venir, si le contexte économique venait encore à se dégrader.

Pourtant, beaucoup d’entrepreneurs que nous rencontrons nous disent : le problème des TPE, ce sont les marges, pas les banques ! Pourquoi ? Parce que la plus grande partie des investissements des TPE sont autofinancés grâce au « matelas » qu’elles ont pu constituer dans le passé, notamment grâce à leurs marges successives. Par ailleurs, elles n’ont recours aux banques que lorsqu’elles ont une visibilité à moyen et long terme et des projets porteurs (investissements dans des équipements, des locaux ou de la R&D). Ainsi, au niveau national, depuis 2009, la demande de financement bancaire est passée de 25% des TPE à 18%. Et 60% d’entre elles ont renoncé à investir2. En somme, autant dire qu’un patron de TPE n’a que faire de notre proposition de couper les banques en deux…

Rien n’est moins sûr !

Ça coince au niveau des marges

Si le problème, ce sont les marges, alors comment les augmenter ? En règle générale, il y a plusieurs moyens : en négociant un bon prix de vente, en baissant ses coûts de production, en misant sur la qualité et l’innovation, en surfant sur la croissance… On a l’embarras du choix! Malheureusement, ce ne sont que des trucs et astuces pour sauver quelques emplois par-ci par-là. C’est une stratégie d’ensemble qu’il faut rechercher.

Cernons d’abord le problème. Quand une TPE cherche à obtenir un contrat avec un client elle s’adresse soit au public, soit au privé. Côté public, l’État et les collectivités se serrent la ceinture. Résultat : les prix sont tirés vers le bas et les marges à espérer pour les entreprises ne sont pas grandes, malgré la garantie de stabilité du contrat. Côté privé, on peut s’adresser à une grosse boîte mais dans ce cas, celle-ci risque de tout faire pour tirer la marge vers elle, car c’est le rôle des acheteurs et contrôleurs de gestion qui ont aujourd’hui un rôle dominant dans les entreprises. Et comme le climat général est à l’atonie économique, la grosse boîte sait bien qu’elle pourra toujours trouver moins cher ailleurs, pénalisant ainsi les TPE qui font l’effort de proposer des produits et des services de qualité. En somme, à petite échelle, cela encourage le travail bâclé, le recours à une main-d’œuvre moins qualifiée et sous-payée, et tend, à plus grande échelle, à appauvrir la qualité générale de la production nationale. On pourra dire qu’il reste toujours les clients particuliers… mais ceux-ci sont de plus en plus frileux car les fins de mois deviennent difficiles. En d’autres termes, si l’économie repart et si les grosses entreprises ne sont plus dans une logique de gain financier à court terme, alors les TPE pourront retrouver leurs marges.

C’est justement le contexte que vise à créer le programme économique de S&P en commençant par la séparation des métiers de banque !

Diminuer les charges des TPE

Si cela ne suffit pas à vous convaincre, examinons une autre solution. La mesure phare plébiscitée par de nombreux entrepreneurs est assez simple : baisser les charges qui pèsent sur le travail pour encourager l’investissement et les embauches. Il est en effet indispensable de rééquilibrer les charges prélevées sur les TPE d’un côté et sur les gros du CAC40 de l’autre. Ces derniers ne payent que 8% d’impôts grâce à des montages fiscaux audacieux ! Mais pourquoi cela est-il impossible dans la situation actuelle ? Parce que l’État a choisi de se soumettre au règne des spéculateurs plutôt que de défendre le bien commun. L’économie-casino a pris le pas sur l’économie productive et a engendré une faillite du système financier mondial dont les banques n’arrivent pas à se dépêtrer sans l’aide des États. Une grande partie des recettes publiques sert ainsi à renflouer ce système de spéculation plutôt qu’à investir dans l’avenir. Le pillage est la règle ! Le contribuable et les entrepreneurs sont devenus une variable d’ajustement que l’on ponctionne à n’en plus finir ! C’est cette pression que les patrons de TPE ressentent au quotidien. Malheureusement, ils la confondent souvent avec celle des charges légitimes qui permettent d’assurer le système social fondé par De Gaulle et le Conseil National de la Résistance en 1945. Il est inadmissible de détricoter ce système social sous prétexte d’une « mauvaise passe ». Tant que l’on ne confrontera pas les banques-casino à leurs errements du passé et que l’on n’aura pas mis ce système financier en redressement judiciaire, l’on ne pourra pas baisser les charges des entreprises et l’on perdra notre système de protection sociale si durement acquis par nos aïeux.

Qui sont les plus gros « profiteurs » du système ?

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Alors, on nous parle des « profiteurs ». Evidemment, tout le monde connaît quelqu’un dans son entourage qui a décidé de ne pas travailler parce que les aides sociales lui permettent de gagner 1200€ sans rien faire alors qu’avec un boulot, il atteindrait à peine 1000€. Evident ? Combien sont-ils en réalité ? Très peu. Mais ils font parler d’eux. Pôle Emploi estime le préjudice financier à 60 millions d’euros par an sur une dépense totale de 6,6 Mds€… C’est encore trop, mais c’est raisonnable. Souvenons-nous à présent de ces « profiteurs » d’un niveau bien supérieur à nos petits délinquants du Pôle emploi. Il y a eu, par exemple, la banque franco-belge Dexia qui, après avoir escroqué des centaines de collectivités locales comme le département du Rhône, a reçu la bagatelle de 6 Mds€ pour éviter la faillite, plus une garantie de l’État de 30 Mds€ sans limite dans le temps. L’assurance-chômage s’arrête au bout d’un moment au moins… On voit bien qui sont les « assistés » ! Et avec le passage à l’euro-métropole, les Grand Lyonnais vont très bientôt sentir passer la note des 200 millions d’euros (50 ans du budget de l’Opéra de Lyon) laissée par le département avec le transfert des compétences sociales. Sans parler du scandale du Crédit Lyonnais qui, suite à une décision récente de l’État d’éponger les dettes de la banque, va encore coûter au contribuable la bagatelle de 4,5 Mds€3 ! Voilà une banque bien éloignée de la doctrine de son fondateur Henri Germain, pour qui la séparation stricte des métiers de banque était une nécessité…

Moralité

Puisque les banques ne sont pas séparées, l’État est obligé de garantir la spéculation. Il s’est ruiné pour sauver des paris d’argent fictifs et doit maintenant répercuter ses pertes sur le contribuable et les entrepreneurs. Couper les banques en deux est donc une mesure de salubrité publique qui redonnera indirectement (mais sûrement) de l’oxygène aux TPE et surtout des marges pour investir et embaucher. De plus, si l’État récupère sa souveraineté sur l’orientation du crédit à moyen et long terme, il pourra lancer des grands projets d’intérêt public pour lesquels les TPE seront mises à contribution et pourront prospérer. Les banques privées assainies pourront de nouveau jouer leur rôle de conseil et d’accompagnement des entrepreneurs sans la pression de la rentabilité à court terme.

Amis entrepreneurs, ne nous trompons donc pas d’ennemi : sachons reprendre la marge qui nous a été volée ! La réforme du système financier et la séparation des banques permettront :

  • de récupérer les marges qui aujourd’hui apparaissent dans les paradis fiscaux,
  • de mettre en place, par une meilleure orientation du crédit, une économie productive et innovante qui dégagera une vraie substance économique susceptible de faire vivre la France comme un pays « développé ».
Notes:
1. Baromètre des TPE Fiducial 2013.
2. idem.
3. http://www.lefigaro.fr/societes/2013/11/10/20005-20131110ARTFIG00159-l-executif-veut-clore-l-affaire-du-lyonnais.php
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