Voici notre tract distribué à l’occasion du Colloque « L’eau: un projet de territoire », le 29 Novembre 2013 au Centre de Congrès de Lyon.
Lorsqu’on parle d’eau aujourd’hui, on pense traitement, écologie, pollution, délégation de service public, on parle généralement d’une denrée qui se monnaye et qui rapporte ! Eh oui une telle richesse dont tout le monde a besoin, ça titille le spéculateur.
Dans un monde en plein effondrement financier qui, par soumission politique, entraîne avec lui le tissu économique des nations et sème la misère sociale, l’eau peut stratégiquement devenir objet de jeu financier et source de guerre.
Notre pays, notre métropole peuvent-ils construire leur avenir en restant soumis au diktat d’une oligarchie financière qui met un prix à la vie humaine ?
C’est impossible. Nous devons renverser cette logique infernale en ravivant les principes du programme du Conseil national de la Résistance, dont « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ».
Concrètement : ériger d’abord de grandes stations d’épuration pour banques pourries et emprunts toxiques, puis créer une banque nationale et du crédit public pour investir dans l’avenir.
Et l’eau dans tout ça ?
Sans elle pas de vie, et entre autres pas d’agriculture, pas d’énergie hydraulique et pas de transport fluvial.
Elle est vitale et devrait donc être suivie de A à Z par les pouvoirs publics. Certaines communes, comme Paris, ont déjà opéré un retour en régie publique. Les bénéfices ne vont plus rémunérer des actionnaires gourmands et des grosses boîtes à fric sur le dos des citoyens mais sont réinvestis dans le service public et les infrastructures.
Eh oui Monsieur Collomb, elle est croupie votre délégation de l’eau !
Les collectivités doivent être soutenues en moyens financiers et humains afin d’assumer au mieux leurs responsabilités d’aménagement, d’approvisionnement en eau et de maintien à long terme de sa qualité. C’est sur cette base que nous pourrons nous appuyer pour bâtir une renaissance économique.
Le cas d’école du transport fluvial
Notre gouvernement se déclare pour les énergies douces et le respect de la nature, mais stoppe le projet du canal grand gabarit Seine-Nord permettant pour une barge poussée d’éliminer plus de 200 camions sur nos routes. Pourquoi ? On renfloue les banques à tout va et pour l’investissement à long terme, bah… y’a plus de sous !!
Dans le cadre d’un système financier assaini nous serons capables d’engager une nouvelle dynamique de développement et d’investissement pour les territoires de France, d’Europe et du monde.
Vive les marins d’eau douce !
Réaliser le canal Seine-Nord en grand gabarit permettra de relier le trafic de la Seine aux réseaux fluviaux très développés du nord de l’Europe. Ensuite, le vrai grand défi sera d’entreprendre « la patte d’oie » : la triple liaison Rhin-Rhône, Saône-Moselle (Nancy), Saône-Marne, afin de connecter le couloir rhodanien au reste de l’Europe de l’est et du nord. Ce sera le plus court trajet entre la sortie du canal de Suez (Port-Saïd) et la Ruhr, cœur productif de l’industrie allemande. Il permettra une économie de plus de mille kilomètres sur les trajets actuels passant par les Dardanelles et le Danube relié au Rhin depuis 1993, ou par Gibraltar pour contourner l’Espagne avant de remonter le Rhin à Rotterdam.
Outre l’économie de travail et de carburant réalisée, ces nouveaux vecteurs de développement créeront un nombre considérable d’emplois qualifiés, de nouvelles pépinières d’activités à proximité des canaux et donc une relocalisation de populations hors des méga-centres urbains. Un réaménagement du territoire généralisé.
La France, Lyon et l’international
Forts de ces perspectives, nous devons soutenir et coopérer avec les pays dans le besoin afin de ne plus faire de l’eau un produit de luxe.
Lyon carrefour de l’Europe des canaux et de la LGV Lisbonne-Kiev (Lyon-Turin) en devenir, mais aussi porte sur la Méditerranée, doit assumer son rôle d’inspirateur et soutenir la réalisation du canal de la Morava reliant le Danube (Belgrade) à la mer Égée (Thessalonique) via la Serbie, la Macédoine et la Grèce. L’ Europe des patries et des projets, vecteur de développement et d’amélioration du niveau de vie des peuples pourra enfin se réaliser. Nous devrons aussi participer de toute urgence à une coopération Europe-Afrique afin de remettre en eau le lac Tchad voué à disparaître à l’horizon 2020 si rien n’est entrepris, anéantissant avec lui la vie de dizaines de millions d’Africains.
Voici la perspective d’une vraie politique de l’eau que la France et les acteurs locaux devraient mener : une eau accessible à tous, orientée et aménagée pour subvenir à nos besoins actuels et à venir, en nourriture, transport, et énergie. Sans cela, nous gaspillons nos derniers deniers en blablas inutiles. Lyon doit donc commencer par donner l’exemple en revenant à une régie publique de l’eau.
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