Pourquoi S&P dit non au Grand Stade

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Projet du Grand Stade de Décines, emblème des compromissions politico-financières à la lyonnaise...

Projet du Grand Stade de Décines, emblème des compromissions politico-financières à la lyonnaise… (Crédit HOK)

 

Désormais, quand on parle de grands projets, c’est devenu une habitude : on parle de stades de foot, de méga-centres commerciaux ou de centres d’affaires. Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyonnais, a réussi le tour de force de tout réunir en un seul projet, soutenu corps et âme par son ami Gérard Collomb, maire de Lyon et président du Grand Lyon, qui joue là son avenir politique.

Le projet

Une arène de 60 000 places, 30 000 m² de surface commerciale et de loisirs, 8 000 m² de bureaux, deux hôtels, un golf indoor, une piste de karting… Temple de la société du divertissement, mastodonte de l’architecture du sport, le Grand Stade est censé voir le jour en juillet 2015, un an avant d’accueillir l’Euro 2016.
Un projet à 600 millions d’euros minimum. Heureusement, cela a été dit et répété : la collectivité ne paiera pas un euro pour ce projet privé. Malheureusement, rien ne s’avère plus faux…

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1. Le site

Les terrains qui accueilleront le Grand Stade à Décines ont été vendus par le Grand Lyon à seulement 40 euros le m², à un moment où ils étaient considérés comme non-constructibles. La Foncière du Montout, filiale de l’Olympique lyonnais à 100 %, chargée de réaliser les montages financiers pour la construction du stade, a ainsi réalisé l’affaire du siècle : les terrains vaudraient 300 euros le m² depuis le passage en zone constructible, soit à peine six mois après leur vente. Un manque à gagner d’environ 80 millions d’euros pour la collectivité. Vous avez dit spéculation immobilière ? Les recours déposés auprès du tribunal administratif semblent trop faibles pour s’opposer à ce véritable pillage du patrimoine public voté par le Grand Lyon.

La spéculation immobilière au service du Grand Stade

La spéculation immobilière au service du Grand Stade
Source : Lyon Capitale, mars 2012.

2. Le coût

Le coût des infrastructures de desserte du stade est pris en charge par la collectivité. Ainsi le Sytral (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise), le Grand Lyon et l’Etat ont déboursé au minimum 180 millions d’euros pour réaliser une déviation du tramway, un échangeur sur la rocade, des parkings et des gares de bus. Certains prévoient même de prolonger le métro jusqu’au Grand Stade, pour un coût supplémentaire de 400 à 600 millions. On est incapable d’investir pour désengorger les lignes de transports en commun bondées aux heures de pointe ou pour amener le métro jusqu’au nouveau quartier de la Confluence, mais il semblerait que Gérard Collomb ait pu réaliser en coulisses quelques miracles pour que les supporters puissent être acheminés jusqu’au stade en toute quiétude…

3. Le financement

L’entreprise de BTP Vinci, chargée de la construction du stade, apporte 80 millions d’euros au projet sous forme d’emprunt obligataire. L’emprunt est souscrit par la Foncière du Montout, mais c’est le Conseil général, présidé alors par Michel Mercier, qui s’est porté garant. On sait maintenant que le Conseil général transférera le fardeau à la future métropole lyonnaise – alors que les élus du Grand Lyon n’auraient jamais voté cette garantie de prêt ! Or, si la Foncière du Montout a besoin de l’aide de la collectivité, c’est que les banques ne lui font pas suffisamment confiance pour mettre l’argent sur la table. Car le bilan de l’OL est désastreux : avec 90 millions d’euros de pertes sur trois ans, les actions du club ont chuté de 80 %. Jean-Michel Aulas prend donc le moins de risques possibles : s’il ne parvient pas à rentrer dans ses frais, il pourra se tourner vers les collectivités pour payer une partie de l’addition.

D’autant que le financement du stade n’est pas assuré, Aulas ayant essuyé le refus des banques HSBC et RBS. Du coup, la Caisse des dépôts et consignations, institution publique par excellence, a été sollicitée. Aulas a ainsi réussi à faire de son projet privé un enjeu national : quelle image la France donnera-t-elle au monde si l’un de ses plus beaux stades n’est pas achevé pour l’Euro 2016 ?

4. Une certaine opacité

Et tout a été mis en place pour qu’aucune enquête publique sérieuse ne soit menée sur ces agissements pour le moins douteux : Thierry Braillard, qui travaille depuis quinze ans aux côtés de Gérard Collomb au conseil municipal, vient d’être élu député. Heureux hasard, il a été nommé rapporteur de la mission parlementaire sur le fair-play financier pour les clubs de football, chargée de surveiller, entre autres, le financement de la construction des stades pour l’Euro 2016. Ne vous en faites pas, il est également avocat de l’OL Groupe… C’est par exemple lui qui avait défendu le joueur Sidney Govou dans l’affaire Zahia.

Conclusion

La question du Grand Stade est donc un des éléments les plus représentatifs des petits arrangements entre amis du monde politico-financier lyonnais. Ces compromissions dépassent même le cadre local, la ministre des Sports Chantal Jouanno ayant fait inscrire en 2011 le Grand Stade sur la liste des enceintes déclarées d’intérêt général ! Alors que le stade de Gerland, propriété de la Ville de Lyon, mieux placé et pour lequel une extension du métro avait déjà été réalisée en 2000, pourrait facilement être rénové et porté à 54 000 places (voir le projet de Marc Favaro)…

Les extravagances du sport-business embarquent les contribuables dans une aventure risquée où ils ont déjà laissé quelques plumes. Arrêtons la folie avant qu’il ne soit trop tard, disons non au Grand Stade !

Jean Zay et Léo Lagrange auraient imaginé d’autres loisirs associés, eux, à une vraie culture populaire préparant chaque être humain à assumer des responsabilités publiques. Dans le contexte d’un football authentiquement amateur… et pas simplement spectateur.

Rétablir le sport comme pédagogie du respect et de l’effort

Extrait du projet présidentiel de Jacques Cheminade :

« Les dérives du sport-business ont rabaissé l’activité physique au dangereux culte de l’athlète, poussant les jeunes à vouloir ressembler à une idole plutôt que de développer leur richesse intérieure. Le culte du corps et de l’argent facile a pris le pas sur l’effort, le travail collectif et la maîtrise de soi. Il faut rétablir le sport comme discipline mentale de la maîtrise du corps et du vouloir vivre en commun.

« Il faudra financer un grand effort national d’équipements sportifs pour s’assurer que la pratique de tous les sports soit possible à tous et partout. Un effort particulier doit être fait pour construire des piscines, afin que chaque enfant scolarisé puisse apprendre à nager et que l’ensemble de la population y ait accès. Par ailleurs, aucun argent public ne devra financer la construction de stades de plus de 15 000 places, et tout projet privé devra régler à la collectivité 80 % des dépenses de voirie nécessaires à la mise en desserte de la nouvelle enceinte.

« Il faut à tout prix stopper la folie financière dans laquelle s’est lancé le sport professionnel, tiré par le football. Les salaires des sportifs doivent être plafonnés à 20 fois le SMIC. Et puisque les sportifs sont des êtres humains et pas des canassons, les paris sportifs seront interdits. Après tout, le sport, ce n’est pas les jeux du cirque ! »

Le projet culture-jeunesse au complet :
Opération Lagrange-Malraux pour sauver les jeunes et la culture, vite

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